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Au sujet de deux objections majeures s’ opposant au concept de gouvernance mondiale.

Première objection : l’atteinte à la souveraineté nationale.

L’une des principales objections formulée contre ce projet décrié par certains comme étant totalitaire est que la gouvernance mondiale peut potentiellement compromettre la souveraineté des États-nations. Les pays peuvent craindre qu’une gouvernance mondiale ne limite leur capacité à prendre des décisions dans leur intérêt national. En effet, la question de la souveraineté nationale se présente comme un défi significatif dans le débat sur la gouvernance mondiale. La souveraineté, entendue comme l’autorité suprême d’un État sur son territoire et sa population, est un principe cardinal du droit international et un pilier de l’ordre politique mondial actuel. En ce sens, la gouvernance mondiale, qui implique une certaine forme de régulation collective au niveau international, peut être perçue à juste titre comme une menace pour l’autonomie des États.

Les États peuvent craindre que la mise en place d’une gouvernance mondiale n’entraîne une érosion de leur souveraineté. Cela pourrait se produire si des institutions ou des normes internationales imposaient des contraintes à la liberté d’action des États, limitant ainsi leur capacité à prendre des décisions selon leurs propres intérêts nationaux. Ce risque peut susciter des inquiétudes particulièrement vives pour les États attachés à la préservation de leur indépendance et de leur autodétermination. Ce souci de préserver la souveraineté nationale peut être exacerbé par les asymétries de pouvoir dans le système international. Les États les plus puissants peuvent être perçus comme susceptibles d’exercer une influence disproportionnée sur les institutions et les normes de la gouvernance mondiale au détriment des États moins puissants. Cette dynamique pourrait potentiellement conduire à une forme de néo-impérialisme où les États dominants imposent leurs volontés aux autres, sapant ainsi la véritable souveraineté des États plus faibles.

Deuxième objection : L’atteinte à la culture et aux moeurs de chaque nation.

La diversité des cultures, des systèmes politiques et des valeurs à travers le monde rend difficile l’instauration d’un système de gouvernance qui serait accepté par tous. Une gouvernance mondiale imposerait des valeurs ou des normes universelles qui ne sont pas partagées par tous les pays ou cultures.

La diversité culturelle, politique et éthique qui se déploie sur l’échiquier mondial constitue un obstacle substantiel à l’instauration d’une gouvernance mondiale. Chaque communauté nationale se distingue par une constellation spécifique de traditions, croyances et habitudes qui conditionne sa perception de l’univers, oriente ses priorités et dicte ses attentes en termes de gouvernance. Cette hétérogénéité, qui est l’essence même de notre monde pourrait sérieusement entraver l’élaboration d’un régime de gouvernance globale susceptible de rallier un consentement universel et ce, à juste titre.

Il est en effet probable qu’un tel système de gouvernance mondiale soit considéré comme une tentative d’imposer une conception uniformisée des valeurs, des normes et des pratiques – une vision monolithique qui pourrait ne pas correspondre aux convictions et préférences de toutes les cultures ou de tous les pays. Cette perception pourrait engendrer des tensions et provoquer des résistances, particulièrement de la part des individus et des groupes qui percevraient dans cette homogénéisation une menace pour leur identité culturelle ou nationale, leur autonomie ou leur propres paradigmes de gouvernance et de développement.

Dans ce contexte, les défis liés à l’acceptabilité d’un modèle de gouvernance mondiale se trouvent exacerbés. Ce dernier, s’il ambitionne d’être effectif et respecté, doit non seulement reconnaître et valoriser la diversité des perspectives et des modèles mais également éviter l’écueil d’une imposition top-down de valeurs et de normes qui pourrait être perçue comme une forme de néocolonialisme ou d’hégémonie culturelle. Ainsi, toute entreprise de gouvernance mondiale devra nécessairement s’inscrire dans une démarche de dialogue et de négociation favorisant l’émergence d’un consensus respectueux des spécificités et des aspirations de chaque culture et de chaque nation. On remarque ici que le concept de subsidiarité serait d’ une précieuse aide afin de discipliner ce concept de gouvernance mondiale. Hélas, on n’ est que de constater qu’ un nombre non négligeable d’ élites politiques n’ est plus au fait de la conception thomiste du bien commun.

Le concept de gouvernance mondiale se heurte à des obstacles pratiques et théoriques majeurs qui rendent sa réalisation impossible si ce n’ est au prix de la destruction de ce qui fait le sel de la terre : la richesse de cultures diverses. Le maintien de la souveraineté nationale demeure un impératif central pour la plupart des états tandis que la diversité culturelle et éthique mondiale soulève des questions délicates sur les normes et valeurs qui pourraient être imposées par une telle gouvernance. Ces défis, parmi d’autres, suggèrent qu’une gouvernance mondiale, dans le sens d’une autorité unifiée et globale capable de régir efficacement à l’échelle mondiale, est un objectif qui dépasse notre portée actuelle.

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