C’est en allant faire mes courses ce samedi que j’ ai eu l’idée de vous proposer cet article. Dans notre société où la prospérité est souvent mesurée par la richesse matérielle, l’accès à une alimentation nutritive et abordable est un droit fondamental. Or, ce droit semble de plus en plus érodé pour nous tous qui sommes victimes d’une inflation impitoyable et scandaleuse. Depuis plusieurs années, la flambée des prix dans les commerces et les grandes surfaces érode incessamment le pouvoir d’achat, plaçant la table bien garnie du bien-être hors de portée de la majorité citoyens. La tragédie silencieuse qui se joue dans les foyers modestes doit nous obliger à condamner une situation à la fois désespérante et révoltante !
Notre quotidien est désormais rythmé par l’augmentation constante des prix des denrées alimentaires. Il ne se passe pas un mois sans que l’ on puisse aisément constater que les commerces propulsent sans cesse les prix vers la hausse à coup d’ augmentation sournoises : dix centimes par ci, cinquante centimes par là. Pire encore : le même prix est proposé pour des quantités diminuées : on passe de 250 grammes à 200 où de 150 grammes à 125, etc… Les statistiques récentes reflètent une inflation galopante qui engloutit notre pouvoir d’achat. Adieu donc veaux, vaches, cochons, couvées… Les salaires stagnent, voire régressent, tandis que les prix s’envolent, créant un fossé grandissant entre les revenus et les dépenses nécessaires à une alimentation équilibrée. Les grandes surfaces sont devenues les temples de l’ inabordable ! Et ne parlons pas des loyers ainsi que du prix de l’ énergie dont j’aborderai le sujet dans un futur article. Face à cette situation, nombre de familles sont contraintes de réduire la qualité et la quantité de leur alimentation, voire de sauter des repas. Les enfants, les plus vulnérables, paient un lourd tribut. La malnutrition, autrefois associée aux nations en développement, frappe aujourd’hui à la porte des sociétés dites avancées.
L’angoisse de ne pouvoir subvenir aux besoins nutritionnels de sa famille est une torture quotidienne pour beaucoup. Cette anxiété permanente, exacerbée par l’incertitude économique, gruge le bien-être mental et physique des individus, menaçant ainsi le tissu social.
Une intervention étatique vigoureuse est impérative et elle n’ a pourtant pas lieu. Des mesures telles que la régulation des prix, le soutien aux producteurs locaux et la mise en place de programmes d’aide alimentaire doivent être envisagées et implémentées avec célérité. Et bien au-delà de l’action gouvernementale, la société tout entière doit prendre conscience de cette crise silencieuse et agir en solidarité. Les initiatives communautaires, la sensibilisation et la pression publique sont cruciales pour éveiller les consciences et essayer provoquer un changement durable. Cependant, je ne suis pas dupe et je pense que toutes ces actions ne parviendront pas à mettre un terme (et encore moins à faire régresser) ce cauchemar dans lequel nous sommes embarqués malgré notre refus catégorique de vivre de telles souffrances sociales. C’ est un fait : nous régressons, notre société régresse. La société montante connue par nos parents et grands parents est morte. C’ est d’ ailleurs ce que j’ avais souligné dans un article rédigé le 25 avril (et que l’ on peut retrouver sur mon site web).
(☞ La fin prochaine des classes moyennes en Europe ? une analyse critique.)
Oui, les « golden sixties » sont bien finies et ne laissent plus que des ruines derrière elles. Cette période de prospérité économique notable dans de nombreux pays occidentaux fut caractérisée par une augmentation des opportunités d’emploi, une hausse des salaires et un accès élargi à l’éducation et aux biens de consommation. En contrastant la situation économique de cette période avec celle d’aujourd’hui, plusieurs différences cruciales se manifestent car durant les années 1960, une croissance économique robuste était observée, souvent attribuée à des facteurs tels que la reconstruction post-Seconde Guerre mondiale, l’innovation technologique et une population active en expansion. En comparaison, notre économie contemporaine témoigne d’une croissance instable qui est exacerbée par des crises financières successives. Celle de 2008 n’ est d’ ailleurs pas encore totalement digérée… Le plein emploi était fréquemment la norme pendant les Golden Sixties, tandis que le taux de chômage est maintenant très élevé dans de nombreux pays avec une insécurité de l’emploi croissante. Les inégalités économiques étaient également moins prononcées durant cette période florissante grâce à une distribution des revenus plus équitable et à des politiques fiscales progressives. En revanche, les inégalités économiques ont connu une aggravation, avec une concentration de la richesse entre les mains d’une élite restreinte dans l’économie actuelle et la fiscalité des classes moyenne a flambé à la hausse.
La globalisation, bien qu’en naissance durant les années 1960, s’est intensifiée de manière exponentielle, menant à une économie mondiale plus interconnectée. Cette globalisation accrue a engendré une concurrence plus aiguë, des délocalisations et une pression à la baisse sur les salaires dans certains secteurs. Sur le plan des politiques économiques, les années 1960 étaient souvent marquées par des politiques keynésiennes favorisant l’intervention gouvernementale pour stimuler la croissance économique et l’emploi. A contrario, un virage vers des politiques néolibérales a été observé dans les années 80, prônant une réduction de l’intervention de l’État et une déréglementation. Veuillez également noter, chers lecteurs, que les niveaux d’endettement étaient généralement plus faibles durant les années 1960. À l’inverse, aujourd’hui, tant les gouvernements que les ménages font face à des niveaux d’endettement élevés, ce qui entrave la croissance économique future. Ces divergences substantielles mettent donc en évidence une mutation économique significative depuis les Golden Sixties et suggèrent que l’atmosphère économique florissante caractéristique de cette période est bien révolue. Une analyse plus approfondie de ces éléments, appuyée par des données économiques et des études de cas, permettrait d’élaborer un argumentaire solide concernant la transition économique depuis cette époque dorée jusqu’à la conjoncture économique contemporaine.
Il me semble que ce sont bien des années supplémentaires de disette que nous allons hélas connaître avec tout le chaos que ce genre de périodes peut engendrer sur les plans sociaux, politiques et humains. Nos gloires ne sont que pures vanités. Notre aisance ne tient qu’ à un fil. Assistons nous aux premiers signes de l’ échec et de la fin de notre civilisation ?