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Le stoïcisme, sagesse antique ayant quelques points communs avec le christianisme.

Permettez-moi aujourd’ hui de me pencher avec vous sur une vieille sagesse antique antérieure au christianisme et de vous montrer, sans confusionnisme aucun, quelques points de convergences entre cette sagesse et le christianisme. La sagesse stoïcienne, émanant de l’une des écoles philosophiques les plus influentes de l’Antiquité, continue d’offrir des leçons précieuses sur la conduite de la vie et la quête du bonheur. Elle prend racine dans l’œuvre de Zénon de Citium au début du 3ème siècle avant notre ère, qui, inspiré par les enseignements de Socrate et des Cyniques, établit les bases de ce qui deviendra le stoïcisme. Cette philosophie, développée et enrichie par ses successeurs tels que Sénèque, Épictète et Marc Aurèle, a traversé les siècles, influençant non seulement la pensée antique, mais aussi celle de la Renaissance, de l’époque moderne et contemporaine. Ainsi, notons bien que d’autres courants que le christianisme ont traversé les millénaires ! 

Le stoïcisme nous enseigne avant tout la maîtrise de soi et l’acceptation de ce qui échappe à notre contrôle. Il propose une dichotomie du contrôle en distinguant entre ce qui est en notre pouvoir et ce qui ne l’est pas et en encourageant à concentrer notre effort et notre attention sur le premier. Cette approche promet non seulement une vie plus tranquille et moins anxieuse mais aussi une plus grande clarté et efficacité dans notre action. La sagesse stoïcienne met en avant la vertu comme le bien suprême et la clé du bonheur véritable. Elle identifie quatre vertus cardinales : la sagesse, le courage, la justice et la tempérance, et invite à les cultiver pour atteindre une vie bonne et épanouie. Le stoïcisme suggère que la vertu est suffisante pour le bonheur, et que la possession de la vertu nous protège contre les infortunes.

Une autre leçon importante du stoïcisme est l’importance de vivre en accord avec la nature, ce qui signifie non seulement respecter les lois naturelles, mais aussi comprendre et accepter notre place dans l’ordre cosmique. Cette acceptation, loin d’être une résignation passive, est vue comme une source de consolidation intérieure et de sérénité. Le stoïcisme valorise également la raison et la rationalité, et considère que la capacité à raisonner clairement et à comprendre le monde est ce qui distingue et élève l’humain. Il encourage donc à cultiver notre raison, à chercher la vérité et à exercer un jugement clair et impartial. La sagesse stoïcienne offre aussi une perspective sur la manière de faire face à la souffrance et aux défis de la vie. Elle enseigne que notre réaction aux événements, plutôt que les événements eux-mêmes, détermine notre expérience de la souffrance ou du bonheur. Elle propose donc une attitude de détachement et d’acceptation, sans pour autant sombrer dans l’indifférence ou le fatalisme.

Au fil des siècles, le stoïcisme a été revisité et adapté à différentes époques et contextes, témoignant de sa richesse et de sa pertinence persistante. Il a influencé des penseurs tels que Juste Lipse à la Renaissance et des mouvements tels que le néostoïcisme. Plus récemment, il a trouvé un écho dans la psychologie moderne notamment à travers la thérapie cognitivo-comportementale, qui partage avec le stoïcisme l’idée que nos pensées et interprétations jouent un rôle crucial dans notre expérience émotionnelle. La sagesse stoïcienne, avec ses enseignements sur la maîtrise de soi, la vertu, la rationalité et l’acceptation, offre des ressources précieuses pour naviguer dans la complexité de la condition humaine, et continue d’inspirer ceux qui cherchent une vie bonne et significative dans le monde contemporain. Elle rappelle l’importance de la vertu, de la raison et de l’acceptation sage de la réalité, et enfin offre une vision apaisante et émancipatrice face aux tumultes de l’existence.

Les intersections entre le stoïcisme et le christianisme témoignent de dialogues philosophiques et théologiques profonds à travers l’histoire. L’un des points de convergence entre ces deux traditions est la valorisation de la vertu. Tant le stoïcisme que le christianisme encouragent le développement des qualités morales telles que la patience, la tempérance, le courage et la justice, bien que les deux traditions puissent diverger sur la source de la vertu. Ils s’accordent néanmoins sur son importance pour une vie bonne et significative. En outre, les deux traditions encouragent l’amour et la bienveillance envers autrui. Le christianisme prône l’amour du prochain tandis que le stoïcisme encourage une attitude de bienveillance et d’humanité envers tous reflétant un souci de la communauté humaine.

L’acceptation de la réalité et des circonstances de la vie, souvent hors de notre contrôle, est également un principe central dans les deux traditions. Tandis que le stoïcisme encourage à accepter ce qui est hors de notre contrôle, le christianisme promeut la soumission à la volonté divine. Par ailleurs, les deux traditions cherchent à cultiver une paix intérieure, que ce soit à travers la maîtrise de soi et l’acceptation stoïcienne ou la foi et la confiance en Dieu dans le christianisme.

Bien que divergentes dans leurs détails, les deux traditions offrent une vision cosmologique de la place de l’homme dans un ordre plus grand. Le stoïcisme voit l’individu comme une partie d’un Logos universel, tandis que le christianisme le place dans le dessein divin. La raison occupe également une place importante dans les deux traditions. Le stoïcisme valorise la rationalité et la clarté de jugement, tandis que le christianisme a souvent cherché à harmoniser la foi et la raison à travers l’histoire comme le montre l’œuvre de philosophes chrétiens tels que Saint Thomas d’Aquin dont nous avons déjà parlé par ailleurs. Bien que le stoïcisme antique n’ait pas une doctrine claire de l’immortalité de l’âme comme le christianisme, certaines interprétations du stoïcisme, en particulier dans le néostoïcisme, ont exploré des idées d’immortalité ou de survivance de l’âme qui résonnent avec les enseignements chrétiens. Ces points de convergence ont souvent conduit à des dialogues fructueux entre les penseurs stoïciens et chrétiens à travers l’histoire, enrichissant ainsi les deux traditions dans une quête commune de compréhension et de guidance morale.

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