
L’Église catholique, au fil des siècles, a traversé de multiples étapes évolutives qui ont marqué son histoire, sa théologie et sa structure. Une transformation majeure s’est récemment révélée qui pourrait bien altérer la structure fondamentale de l’ Eglise catholique : la montée prééminente de la synodalité.
Depuis l’élection du pape François sur le siège de Pierre, l’Église a connu un changement d’orientation notable. Bien que le concept de synodalité ne soit pas une invention récente, il est indéniable que le pape actuel l’a élevé au rang d’une priorité incontestée, voire centrale, de son pontificat. Au fil des ans, ce renouveau de la synodalité a gagné une telle prépondérance obsessionnelle qu’il devient essentiel d’en comprendre les implications profondes, non seulement pour les théologiens, mais aussi pour toute personne intéressée par l’évolution de l’Église.
Ce que l’on constate est une reconceptualisation fondamentale de la manière dont l’Église se perçoit et se positionne. Historiquement, l’Église a été vue comme la gardienne des vérités éternelles émanant de la Révélation divine. Cependant, avec cette réorientation vers la synodalité, une révision radicale de ce rôle se dessine. L’Église semble s’orienter vers une approche moins hiérarchique et plus inclusive voguant vers les « périphéries » si chères au pontife actuel.Cette transition signale un bouleversement des dynamiques traditionnelles : la hiérarchie cléricale n’est plus simplement le guide incontesté mais aussi un auditeur attentif presque soumis aux états d’ humeur de sa base.
C’est ici que l’ on doit s’ interroger sur les intentions profondes qui se trouvent à la source de ce changement (encore un !). L’importance accrue donnée à la synodalité pourrait bien être le prélude à une étape majeure dans l’histoire ecclésiastique : le programme de Vatican III. Celui-ci pourrait générer une rupture définitive avec certaines structures et traditions ecclésiales antérieures. Cette perspective, loin d’être une simple spéculation, suggère une reconfiguration profonde de l’Église telle que nous la connaissons.
L’examen de l’ instrumentum laboris ( document préparatoire) offre des moments de réflexion intrigants et très inquiétants. Certains segments, plus que d’autres, suscitent une interrogation profonde quant à la direction et à la nature fondamentale de l’Église dans ce nouveau paradigme.
Particulièrement saisissants sont les points évoqués concernant la structure de l’ autorité au sein de l’Église. L’idée mise en avant est celle d’une révolution interne, favorisant une démystification de la hiérarchie traditionnelle : La pertinence d’un modèle constitutionnel synodal se présente comme une remise en question du pouvoir hiérarchique mettant l’accent sur une direction moins centralisée.
À ce stade, il est tout à fait raisonnable de se questionner sur la nature exacte de cette proposition. S’agit-il d’une déviation théologique ou plutôt d’un concept si novateur qu’il est difficile à catégoriser? Historiquement, l’hérésie est souvent caractérisée par une conviction alternative, un décalage par rapport à la doctrine établie. Ici, cependant, le propos semble aller au-delà d’une simple divergence. Le concept avancé est celui d’une Église aux contours moins définis, une Église que l’on pourrait qualifier de « fluide ». C’est une vision qui semble laisser de côté la rigueur doctrinale, en faveur d’une essence plus éthérée, centrée sur des valeurs universelles d’amour et de service, bien que l’application concrète de ces notions ne soient absolument pas définies. A la société « liquide » dans laquelle nous vivons aujourd’ hui, François, en bon imitateur, veut nous imposer une Eglise « liquide ». S’ évaporera t’ elle ?
Cette nouvelle orientation soulève des questions fondamentales sur la définition même de l’autorité ecclésiastique et les implications pour l’avenir de l’institution. La clarté doctrinale sera-t-elle sacrifiée au profit d’une approche plus inclusive et adaptable? Seul l’avenir nous le dira. Ce qui est certain, c’ est que l’ institution romaine vient encore de franchir un nouveau cap dans le sens de son autodestruction. Les ennemis de l’ Eglise doivent faire la fête…