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Polluez avec bonne conscience : vive les vacances !

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Il est incontestable que l’idée de s’évader en vacances a acquis une aura de sacralité quasi religieuse dans nos sociétés. Mais cette sacralité, toute méritée soit-elle, doit être réexaminée à la lumière des nouvelles urgences planétaires que l’on nous impose dans tous les sens et par tous les bouts ! Soyons cohérents ! Oh, oui, vous triez vos déchets, vous mangez bio, vous consommez le moins possible, vous condamnez les fumeurs, vous avez horreur de l’ alcool, vous ne jetez pas vos papiers par terre, vous votez pour l’ écologie intégrale et Greta Thunberg est votre égérie… Mais, hélas, en pleine et douloureuse contradiction avec vous-même et vos sublimes principes, vous partez en… VACANCES ! Je ne cherche pas à ôter le plaisir de quiconque mais il est crucial de regarder de plus près la nature destructrice de vos vacances modernes. J’ écris « vos » parce qu’en ce qui me concerne, je ne pars pas en « VACANCES » : je vais juste me promener en forêt. Il est temps de reconsidérer nos modes de vie, notamment notre obsession de l’évasion estivale, avec une lucidité froide mais nécessaire.

La première chose qui frappe dans les vacances modernes, c’est leur nature intrinsèquement dévastatrice. Prenez l’aviation, par exemple. Quelle est la première chose que font la plupart d’entre vous lorsque les congés estivaux approchent ? Ils se précipitent vers l’aéroport le plus proche pour embarquer dans un avion qui les transportera vers une destination exotique. Or, l’aviation est l’une des industries les plus polluantes au monde, contribuant de manière disproportionnée au salissement de l’ atmosphère. Et oui, votre cher voyage dans les airs devra être compensé par des décennies d’ ascèse totale sans quoi vous vous réveillerez la nuit en transpirant de culpabilité pour avoir sali la planète de manière autrement plus massive que lorsque vous avez hypocritement  jeté discrètement un petit papier au coin d’ une rue en croyant ne pas être vu ! Chaque vol que vous prenez émet des quantités massives de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, accélérant ainsi le réchauffement global et déstabilisant les écosystèmes du monde entier. Merci à vous !

Mais ce n’est pas tout. Là où vous posez le pied, vous laissez une empreinte souvent plus destructrice que vous ne l’imaginez. Les stations balnéaires, les parcs d’attractions, les hôtels de luxe, tous ces lieux de villégiature sont des cancers qui rongent lentement mais sûrement notre planète. Ils détruisent les habitats naturels, polluent les eaux et transforment des paysages autrefois vierges en terrains stériles de béton et de plastique.

Et puis, il y a le gaspillage. La surconsommation. Le jetable. Les vacances modernes sont devenues synonymes d’une consommation effrénée, alimentée par une soif insatiable de nouveauté et de divertissement. En vacances, vous consommez des ressources à un rythme effarant, que ce soit en termes de nourriture, d’énergie ou de biens matériels. Vous épuisez les ressources locales souvent dans des régions où les habitants luttent déjà pour répondre à leurs propres besoins ! Merci pour eux, c’ est si généreux à leur égard…

Et tout cela pour quoi ? Pour une brève évasion, un interlude passager de votre routine quotidienne dont vous reviendrez plus fatigués que vous ne l’ étiez avant de partir. Mais à quel coût ? A quel point devez-vous sacrifier notre planète pour satisfaire votre désir égoïste de divertissement et de détente ? Il est temps de se poser ces questions, et d’y répondre avec honnêteté, n’ est-ce pas ?

Les vacances ne sont pas intrinsèquement mauvaises. Au contraire, elles sont nécessaires pour notre santé mentale et notre bien-être. Mais elles doivent être repensées, réinventées, afin de ne plus être une source de destruction et de gaspillage, mais plutôt une opportunité de connexion avec la nature, de respect de l’environnement et de développement durable. Cependant, il est temps de mettre fin à l’ère des vacances destructrices et de commencer à envisager des vacances durables, respectueuses de notre planète et de ses habitants. C’est un défi, certes, mais c’est aussi une opportunité. Une occasion de repenser notre rapport au monde, de redéfinir ce que signifie vraiment « partir en vacances », et de construire un futur où les vacances ne sont plus une source de destruction, mais un moyen de célébrer et de protéger la beauté et la diversité de notre planète. La spiritualité devrait également faire l’ objet de notre appropriation des vacances, peut-être que le fait de retrouver le goût pour la méditation et la prière pourrait nous initier au voyage immobile ? 

Car après tout, si nous ne prenons pas soin de notre planète, où irons-nous en vacances quand elle sera devenue inhabitable ?

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