
Bien que je ne sois pas un expert dans ce domaine, je crois pouvoir écrire que de sombres nuages noirs s’accumulent à l’horizon des économies européenne et mondiale. Cette observation n’est pas sans rappeler les périodes tragiques du passé où les incertitudes économiques et financières ont entraîné des bouleversements majeurs sur les marchés mondiaux. Nous avons connu le cataclysme de 2008 et certains se souviennent du désastre de 1987.
Nous savons tous que l’ année 2022 a été marquée par la déroute inattendue de FTX. Bien que cette débâcle ait été attribuée à des manœuvres frauduleuses, elle illustre la complexité croissante du paysage financier mondial. D’autres institutions, notamment SVB, Sylver Bank, et Signature Bank aux Etats-Unis ont également été secouées par des crises. Parmi elles, la faillite de First Republic Bank cette année s’est démarquée comme l’une des plus importantes déroutes bancaires si l’on met de côté les banques d’investissement comme Lehman Brothers. Cette tendance alarmante ne s’est pas limitée à la sphère américaine. En Europe, nous avons été témoins de la consolidation de Crédit Suisse qui a finalement été intégrée à UBS. Comment ne pas voir ces évènements comme un écho de la crise des subprimes de 2008 lorsque l’ on constate que le secteur bancaire est de nouveau fragilisé ? C’ est également avec stupeur que l’ on découvre que des institutions majeures comme Deutsche Bank, Société Générale, et BNP Paribas pourraient se retrouver en terrains instables. Il est essentiel de noter que le bilan de cette dernière banque dépasse même le chiffre du PIB de la France ! Ces informations, associées à la hausse des taux d’intérêt, suggèrent que nous pourrions être à la veille d’un bouleversement économique colossal…
Des voix influentes, comme celle du gestionnaire américain Warren Buffet, ont exprimé leurs inquiétudes en indiquant que la série de faillites bancaires pourrait ne pas être terminée. Face à une telle incertitude, il est surprenant de constater que les médias ont souvent minimisé ces événements en ne leur accordant qu’une couverture sporadique… Dormez en paix, il n’ y a rien à voir et tout va bien !
L’impact des variations des taux d’intérêt sur les économies nationales ne peut être négligé. Par exemple, la dette publique américaine, qui s’élève à 31 400 milliards de dollars, pourrait rencontrer des difficultés si les taux d’intérêt continuaient leur ascension car cela augmente de manière terrible les sommes à rembourser régulièrement aux créanciers de la dette. En France, l’impact des variations de taux est également préoccupant avec des implications budgétaires potentiellement sidérantes à long terme. Comme disait ma grand-mère : « Ne dépense que ce que tu possèdes ! » Ajoutons à cela la récente décision de l’agence Fitch de réduire la note de la France et le tableau devient encore plus sombre.
Enfin, n’oublions pas le début significatif de crise immobilière qui se profile suite à l’effondrement de la gigantesque société chinoise Evergrande. Pendant de nombreuses années, l’industrie immobilière en Chine a servi de pilier central à sa croissance économique. Cependant, des signes inquiétants se manifestent quant à la stabilité de ce secteur. Les dettes combinées des quatre géants de l’industrie dépassent désormais les 851 milliards d’euros : un chiffre qui suscite de profondes inquiétudes à tout le moins ! On a vu récemment des citoyens inquiets converger vers le quartier général d’Evergrande à Shenzhen, exigeant des remboursements pour des propriétés qu’ils avaient anticipées mais qui restent inachevées. Beaucoup craignent que, en cas de défaillance d’Evergrande, leurs investissements initiaux ne soient irrécupérables.
Au fil des ans, Evergrande, dans sa quête de diversification, s’est aventuré au-delà de ses compétences principales. Il a investi dans le sport en acquérant un club de football, exploré le divertissement avec des parcs d’attractions et même étendu ses opérations aux secteurs manufacturiers. Cependant, ces mouvements diversifiés n’ont pas toujours porté leurs fruits financièrement et ont creusé davantage son endettement, qui s’élève maintenant à un montant sidéral de 260 milliards d’euros. Une grande question demeure : qui assumera cette dette colossale? Tous les regards se tournent vers le gouvernement chinois, perçu comme le seul acteur avec les ressources nécessaires pour intervenir. Si l’État devait intervenir, cela pourrait envoyer un message clair aux autres entreprises selon lequel la responsabilité financière ne peut être éludée en aucune façon. Des têtes alors tomberont !
Pour conclure, bien que les nuances et les complexités de l’économie mondiale soient difficiles à appréhender pleinement, il me semble évident que nous sommes à un carrefour critique. J’ observe comme une ironie de l’ Histoire en constatant que la crise de 2008 vint des Etats-Unis alors que celle qui risque de se déclencher cette année pourrait bien venir de l’ effondrement immobilier chinois. On voit donc qui est le plus gros aujourd’ hui et de qui la menace vient désormais… En quinze ans, les temps ont bien changés et les maîtres également…