
La zone euro désigne l’ensemble des pays membres de l’Union européenne qui ont adopté l’euro comme monnaie officielle. Cependant, plusieurs pays de l’UE n’ont pas encore adopté l’euro : Bulgarie, Danemark, Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie et Suède.
Chaque pays membre de l’Union européenne qui n’a pas adopté l’euro a ses propres raisons, souvent liées à des combinaisons d’enjeux économiques, politiques et sociaux. Voici un aperçu des raisons, pays par pays :
Bulgarie : Bien que la Bulgarie se soit engagée à adopter l’euro et qu’elle ait même exprimé son souhait d’entrer dans la zone euro, elle n’a pas encore rempli tous les critères nécessaires. Cependant, elle vise une adoption dans les années à venir.
Danemark : Le Danemark a une « opt-out » de la zone euro, ce qui signifie qu’il n’est pas obligé d’adopter l’euro. Cette décision a été prise par référendum en 2000, où une majorité des Danois a voté contre l’adoption de l’euro.
Hongrie : La Hongrie n’a pas fixé de date officielle pour l’adoption de l’euro. Les raisons sont variées : préoccupations économiques, satisfaction vis-à-vis de la monnaie nationale (le forint), et des questions politiques internes.
Pologne : La Pologne n’a pas fixé de date pour l’adoption de l’euro. Le zloty polonais est stable, et il y a des préoccupations concernant la perte de contrôle monétaire autonome. La question de l’euro est également politiquement sensible en Pologne.
République tchèque : Bien que formellement engagée à adopter l’euro, la République tchèque n’a pas encore fixé de date. Il y a une certaine résistance, tant au niveau du gouvernement que de la population, concernant l’adoption de l’euro.
Roumanie : La Roumanie a exprimé son intention d’adopter l’euro mais des défis économiques et des critères non satisfaits ont retardé ce processus.
Suède : En 2003, la Suède a tenu un référendum sur l’adoption de l’euro, et une majorité de Suédois a voté contre. Même si techniquement, la Suède est censée adopter l’euro car elle n’a pas d' »opt-out » formel comme le Danemark, il n’y a pas de mécanisme pour forcer un pays à le faire.
On voit donc que sur les 27 pays de l’ Union européenne, sept sont hors zone euro soit 26% de ceux-ci. On doit effectuer un tri entre les pays qui ne veulent pas adopter l’ euro et ceux qui voudraient l’ adopter mais qui ne répondent pas aux critères nécessaires à cette fin.Ainsi, on constate que la Bulgarie et la Roumanie veulent adopter l’ euro mais ne peuvent actuellement y accéder pour des raisons liées à certains critères économiques non atteints. Soit deux pays sur les huit concernés.
Les cinq autres nations soit ne veulent pas du tout entrer dans la zone euro où connaissent un désaccord à ce sujet entre la volonté de la population (qui s’ y oppose) et les édiles de leurs gouvernements. Ces pays ont pour caractéristique commune d’ être nordiques. Il est particulièrement singulier de constater que les pays nordiques riches ne veulent pas de l’ euro alors que ceux qui le désirent sont des Etats assez pauvres…
Notons également qu’ un pays n’ayant jamais adopté l’ euro a récemment quitté l’ Union européenne : le Royaume Uni.
On voit donc que l’unification monétaire européenne est très loin d’être faite. Les fissures au sein de l’Union sont palpables, et la réticence de nombreux États membres à adopter la monnaie unique illustre un profond manque de confiance dans le projet européen. L’utopie d’une Europe unie par une monnaie commune semble s’effriter face aux réalités économiques, politiques et socioculturelles divergentes des États membres. Les crises antérieures de la zone euro ont laissé des cicatrices indélébiles, avec une méfiance latente quant à la stabilité de l’union monétaire. À cela s’ajoute une montée de l’euroscepticisme, alimentée par des craintes d’une perte de souveraineté et d’identité nationale. Si rien n’est fait pour renforcer la confiance et résoudre ces différences fondamentales, le rêve d’une Europe monétairement unie pourrait rester à jamais hors de portée, voire commencer à se désagréger…