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Un corps qui disparaîtra mais une âme immortelle !

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La philosophie traditionnelle représentée par des figures emblématiques telles que Platon, Aristote, saint Augustin et le grand penseur médiéval saint Thomas d’Aquin, soutient fermement la continuité de notre existence après la mort. Laissez-moi vous expliquer cette idée avec un peu plus de précision.

Premièrement, observons que notre corps est une structure complexe constituée d’une multitude de composants : membres, organes, cellules, etc. Pourtant, malgré cette diversité, notre corps demeure un ensemble unifié. Nous nous identifions à chaque partie de notre corps, la considérant comme une extension de nous-mêmes. En conséquence, nous devons admettre l’existence d’un principe unifiant en nous, que nous nommons l’âme. C’est cette âme qui donne cohérence et unité à notre être. À notre mort, bien que les organes restent présents et intacts, l’homme n’existe plus en tant qu’entité unifiée et active mais devient un cadavre destiné à se décomposer. Cependant, durant notre vie, malgré le remplacement continu de nos cellules, notre identité reste la même car notre âme demeure inchangée.

En effet, l’âme, par définition, est le facteur unifiant et organisateur du corps. De ce fait, elle doit être indivisible car une entité qui unifie ne peut être elle-même fragmentée. Par conséquent, notre âme est indivisible, simple et unitaire. Ensuite, il est important de se demander quelle est la nature de cette âme indivisible. Elle ne peut être matérielle car tout ce qui est matériel est par essence divisible. Par contre, est-ce que l’âme disparaît à la mort car elle n’a plus de corps à organiser? Pour répondre à cela, nous devons examiner attentivement l’activité de l’âme humaine et ses facultés.

Prenons l’exemple de l’intelligence. Elle nous permet de comprendre des concepts qui sont immatériels, universels, éternels, et non spatiaux. Nous avons en tête des notions telles que la cause, le nécessaire, la vertu, l’infini, le droit, la connaissance, la liberté, la logique, etc. Ces idées ne sont pas matérielles ni singulières.
Le même raisonnement s’applique au théorème de Pythagore. Ce théorème, bien qu’il ait été démontré sur un triangle spécifique, est applicable à tous les triangles rectangles, indépendamment du temps et de l’espace. Notre intelligence est donc capable de concevoir des concepts et de raisonner au-delà du matériel. Il en résulte que notre intelligence ne peut pas être matérielle puisqu’elle doit partager les mêmes propriétés que ses actes. En conclusion, cette première analyse suggère que notre âme, principe d’unité et d’identité, ne peut être que immatérielle et éternelle.

La flexibilité intrinsèque de notre esprit à embrasser tous les concepts sans perdre son essence est une autre indication de son indépendance par rapport à la matière. Un objet matériel peut se transformer en quelque chose de différent mais il doit abandonner ce qu’il était auparavant. Par exemple, le bois peut devenir de la cendre, mais il cesse d’être du bois. L’eau se transforme en vapeur à 100°, mais elle perd sa propriété liquide. Aucun objet matériel ne peut changer de forme et rester le même simultanément. Notre esprit, cependant, peut comprendre tous les concepts qu’il perçoit sans renoncer à sa nature originale. Lorsque je pense à des arbres, des fleurs, le soleil, le ciel, ces concepts existent dans mon esprit. Pourtant, je ne suis pas devenu un arbre ou une fleur. Mon esprit reste le même, même si en un sens il est devenu ces choses. Cette adaptabilité qui dépasse la capacité des objets matériels nous conduit à conclure que notre esprit transcende ces derniers. Poursuivons notre réflexion. Un objet physique ne peut se plier complètement sur lui-même. Par exemple, bien que notre œil soit un organe complexe, il ne peut se voir lui-même. C’est dû à la nature matérielle qui maintient une certaine épaisseur, empêchant un repliement total. Cependant, notre esprit peut se replier sur lui-même. Nous sommes conscients de nos pensées pendant que nous pensons, un phénomène que nous appelons conscience. Cette capacité de l’esprit à se réfléchir entièrement prouve son immatérialité.

En examinant maintenant notre volonté, nous observons qu’elle aussi est au-delà de la matière. Les objets matériels sont naturellement orientés vers une seule fin, les organes ne peuvent accomplir que des fonctions spécifiques, et même les animaux les plus avancés sont entièrement dépendants de leurs instincts et des conditions préexistantes. Cependant, la volonté de l’homme transcende les conditions dans lesquelles il vit : même lorsque tout semble le pousser dans une direction, il reste libre de choisir une autre voie. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’il agit de sa propre initiative, ressentant qu’il aurait pu choisir autre chose.
L’expérience montre que les actions humaines sont imprévisibles car bien que les causes préalables influencent, elles ne déterminent pas. Lors de nos décisions véritablement libres, nous réalisons que notre choix final n’est pas dicté par notre hérédité, notre éducation, notre tempérament ou même les circonstances, mais par notre liberté qui est au-dessus de toutes ces conditions. En surpassant et pouvant même contrarier les facteurs matériels, notre volonté libre s’élève au-dessus de la matière.

Si la volonté et l’intelligence sont toutes deux immatérielles alors il est évident que l’âme, qui les englobe est aussi supérieure à la matière. Si l’âme est telle, elle n’est pas dépendante du corps et ne cesse pas d’exister lorsqu’elle s’en sépare. Comme nous l’avons dit précédemment, l’âme est indivisible, ce qui signifie qu’elle ne peut pas être détruite d’elle-même, mais seulement en relation avec la matière. Cependant, nous venons de voir que ce n’est pas le cas. Nous devons donc admettre que l’âme humaine est absolument indestructible et qu’elle continue à vivre après la mort du corps : l’âme est immortelle.

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