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Un mur porteur de l’Église Romaine : Son Éminence le Cardinal Alfredo Ottaviani.

Un mur porteur de l'Église Romaine - Son Éminence le Cardinal Alfredo Ottaviani.

Né à Rome le 29 octobre 1890 et décédé le 3 août 1979, Alfredo Ottaviani fut un pilier de la foi et une figure dominante du catholicisme du XXe siècle. Élevé au sein d’une famille modeste du Transtévère, Ottaviani a gravi les échelons de la hiérarchie de l’Église en partant de ses humbles débuts dans les écoles chrétiennes de son quartier jusqu’à atteindre les sommets du Saint-Office. Son parcours, qui l’a mené à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 1959 à 1968, témoigne de sa ferveur religieuse inébranlable et de son dévouement à l’Église. En tant que fils d’un boulanger, ses débuts modestes contrastent fortement avec la stature élevée qu’il a finalement atteinte, ce qui ne fait qu’ajouter à son héritage impressionnant.

Dans les premières années de sa vie, le jeune Alfredo Ottaviani a montré un grand dévouement à l’apprentissage, obtenant des doctorats en théologie, en philosophie et en droit canonique. Ordonné prêtre en 1916, il a poursuivi son chemin académique, enseignant la philosophie et le droit canon dans les universités pontificales Urbanienne et du Latran. Tout au long de ces années, il a également servi dans le ministère pastoral à l’Oratoire Saint-Pierre. En 1922, la vocation d’Ottaviani a pris une nouvelle direction lorsqu’il a été appelé à servir dans la Curie romaine. Quatre ans plus tard, il est devenu membre de cette organisation, assurant diverses fonctions de secrétariat au sein de la secrétairerie d’État. Sa progression constante a été couronnée en 1931 lorsqu’il devint protonotaire apostolique. Son passage à la Sacrée Congrégation du Saint-Office en 1935 a marqué un tournant dans sa carrière. Il a rapidement gravi les échelons pour en devenir assesseur, renforçant ainsi son engagement envers l’Église et sa doctrine.

L’un des moments les plus marquants de sa carrière a été sa nomination en tant que cardinal en janvier 1953. Cette nomination a non seulement renforcé son rôle au sein du Saint-Office mais elle a également été le prélude à sa nomination en tant que secrétaire de la Congrégation du Saint-Office en 1959.

En tant que fervent défenseur de la doctrine traditionnelle de l’Église, Ottaviani a joué un rôle de premier plan lors du Concile Vatican II. Il a résisté avec véhémence aux courants modernistes, entre autre, en défendant l’École du droit public ecclésiastique.

Cependant, l’un des aspects les plus admirables de sa vie a été son engagement inébranlable en faveur de la messe traditionnelle en latin. En 1969, il a co-écrit avec Antonio Bacci une lettre au pape Paul VI dans laquelle il critiquait le Novus Ordo Missae et la nouvelle « Institutio generalis ». Cette lettre, connue sous le nom de « Bref examen critique », exprimait leurs préoccupations concernant les changements apportés à la liturgie traditionnelle.

Ottaviani n’était pas simplement un homme d’église ordinaire; il était un combattant pour les traditions, un gardien des vérités éternelles qui, selon lui, devaient être maintenues coûte que coûte. En cela, son dévouement à la messe traditionnelle en latin est emblématique. Pour lui, ce n’était pas une simple question de préférence esthétique ou culturelle, mais plutôt un symbole des vérités profondes et immuables que l’Église a défendues pendant des siècles. En effet, la Messe traditionnelle en latin, telle qu’elle était célébrée avant le Concile Vatican II, avait une structure, une liturgie et une esthétique qui reflétaient des siècles de tradition. Pour Ottaviani, ces traditions étaient des piliers de la foi catholique et des moyens à travers lesquels les fidèles pouvaient se connecter non seulement à Dieu mais aussi à la longue histoire de l’Église. Ainsi, lorsqu’il a vu ces traditions menacées par le mouvement de modernisation issu directement du Concile Vatican II, il s’est à juste titre levé pour les défendre. L’insistance d’Ottaviani au sujet du maintien de la Messe traditionnelle en latin ne doit pas être vue comme un rejet du progrès ou du changement. Plutôt, elle devrait être comprise comme une affirmation de l’importance de la continuité, de la tradition et de l’héritage dans la foi. Pour lui, la Messe traditionnelle en latin n’était pas simplement une question de liturgie mais aussi un moyen de préserver l’héritage de l’Église catholique pour les générations futures. La position d’Ottaviani a également été guidée par une profonde compréhension théologique. Il a vu dans la liturgie en latin un moyen d’exprimer la grandeur de Dieu, la majesté de l’Église et le mystère de la foi. C’est cette profondeur théologique qui a informé sa défense de la Messe traditionnelle en latin et qui a ajouté une grande puissance à son plaidoyer en harmonie avec celui de Monseigneur Lefebvre, un de ses amis.

L’héritage d’Ottaviani en tant que défenseur de la Messe traditionnelle en latin reste vivant aujourd’hui. Pour de nombreux catholiques, il est une figure emblématique du mouvement de la liturgie traditionnelle, un homme qui a défendu avec courage et conviction les valeurs et les traditions de l’Église. Un Cardinal de fer muni d’ une pensée délicate. Paix à son âme.

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