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Vers une dislocation planétaire entre Est et Ouest, et l’Europe au carrefour !

Vers une dislocation planétaire entre Est et Ouest, et l'Europe au carrefour !

Ah, la mondialisation ! Pendant des décennies, elle a symbolisé l’unification du monde sous une bannière économique, où chaque nation, grande ou petite, trouvait son rôle dans la vaste toile de la production et de la consommation. Les marchandises s’échangeaient à travers les océans et les continents, reliant les sociétés et les cultures comme jamais auparavant. Mais ces dernières années, une série de turbulences a changé la donne, suggérant que la fin de ce que nous appelons la « mondialisation » pourrait bien être en vue. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Pour comprendre ce début de changement de paradigme, il est essentiel de regarder du côté des géants économiques :  les États-Unis et la Chine. Jadis champions de la mondialisation, ces deux titans ont vu leurs rapports se détériorer transformant une coopération autrefois harmonieuse en une rivalité intense.

Prenons un moment pour analyser cette évolution. La crise financière de 2008, née des subprimes, n’a pas entraîné la fin de la mondialisation, loin de là. Mais elle a amorcé une stabilisation et, plus important encore, un changement de direction. La mondialisation, autrefois dictée principalement par des avantages économiques, est désormais influencée par des dynamiques géopolitiques, l’antagonisme sino-américain étant le plus frappant. La Chine, toujours étiquetée comme l’usine du monde, change de cap. Non seulement elle a renforcé ses frontière mais encore elle s’efforce également de diminuer sa dépendance aux marchés mondiaux. En lançant des initiatives telles que les Nouvelles Routes de la Soie et en renforçant la place du yuan, Pékin aspire à un nouvel ordre mondial où elle serait à la barre. Les États-Unis, quant à eux, ont adopté une approche résolument différente. La promulgation de l’Inflation Reduction Act, favorisant les produits « made in America », montre clairement une tendance protectionniste. Les relations commerciales se basent de plus en plus sur des alliances stratégiques comme le souligne l’approche du « friendshoring ».

Et l’Europe dans tout ça ?

Au milieu de cette redéfinition mondiale, l’Europe se trouve à un croisement dangereux. Avec la récente guerre en Ukraine, l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie, et un protectionnisme américain croissant, l’Europe doit prendre des décisions clés. Cependant, le défi réside dans l’unité. Tandis que les États-Unis et la Chine avancent avec une certaine uniformité dans leur approche, l’Europe, avec ses diverses nations et agendas, peine à présenter un front uni. Pire encore, celle-ci laisse transparaître un début de décomposition politique. Comme si cette construction européenne était une chimère sans cesse proclamée et sans cesse en décomposition.

La question est donc très simple à poser  : l’Europe sera-t-elle simplement un spectateur de cette fragmentation mondiale ou parviendra-t-elle à définir sa propre voie ? Si elle ne se mobilise pas rapidement, elle risque de se retrouver prise dans le tumulte, une victime des ambitions des deux superpuissances qui oeuvrent subtilement à sa décomposition (et s’ en réjouissent). La mondialisation, telle que nous la connaissons, est en train de subir une métamorphose majeure. L’avenir est incertain, mais une chose est sûre : l’Europe doit rapidement définir son rôle dans ce nouvel ordre mondial, ou elle pourrait bien se retrouver à la traîne et… disparaître.

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